Mapa del siglo VII en ALBI
11.09.2014 23:02
He tenido la oportunidad de verlo y tocarlo, con guantes de algodón.
Une carte du monde de 1 200 ans à la médiathèque
la médiathèque Pierre-Amalric conserve un véritable trésor encore peu connu du grand public : la Mappa mundi, autrement dit une carte du monde. Son caractère exceptionnel et unique tient au fait qu’elle est le plus ancien document sur parchemin représentant le monde.
Elle est précieusement conservée dans les réserves de la médiathèque Pierre- Amalric, à l’abri de la lumière, de l’humidité et de la poussière. La Mappa Mundi, dont le nom en latin donnera plus tard le terme français de « mappemonde », est à Albi ce que la Joconde est au Louvre : une oeuvre unique et précieuse... et pour cause ! Incluse dans l’un des manuscrits du VIIIe siècle provenant de la bibliothèque du chapitre cathédral de Sainte-Cécile, cette carte du monde est le plus ancien document conservé d’une représentation du monde habité à l’exception de deux tablettes (l’une mésopotamienne (vers - 2600), et l’autre babylonienne (- 600). Albi possède donc un document envié pour sa valeur et qui a déjà fait l’objet de nombreuses études scientifiques. Son origine reste pourtant assez vague. Il est possible qu’elle ait été réalisée à Albi, sinon en Septimanie correspondant à la région large du Sud de la Gaule voire en Espagne. Si elle n’a pas été dressée à Albi, c’est en tout cas l’évêque de la cité qui l’y a fait venir en vue d’enrichir d’une oeuvre majeure le centre spirituel qu’était Albi au VIIIe siècle.
Une vue du ciel, presque divine
La Mappa Mundi est peinte sur parchemin (peau de mouton) et représente le monde sous une forme plutôt rare, celle d’une fronde, c’est-à-dire en fer à cheval. Les noms sont écrits en latin et avec une écriture courante à cette période : l’onciale. La carte a été conçue comme un outil pédagogique. Faisant partie d’un recueil consacré à l’enseignement de la grammaire, de l’histoire, de la géographie..., elle servait à donner une vision du monde et à constituer un outil pour mieux comprendre la géographie et par là même, l’histoire. Sans doute devait-elle aussi contribuer à la méditation et à la contemplation, en offrant le même regard que Dieu sur le monde : une vue du ciel ! Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’elle était destinée à un maître, soit pour sa culture personnelle, soit pour son enseignement.
Une carte encore très approximative
Bien sûr, il est difficile d’y reconnaître le planisphère que l’on connaît aujourd’hui. Elle est en revanche révélatrice de son époque, éléments de l’Antiquité et aspects chrétiens y étant imbriqués. L’orientation de la carte est assez particulière dans le sens où l’Est est situé en haut de la page, figurant le siège du Paradis terrestre. C’est malgré tout l’une des premières tentatives de représenter le monde selon la forme et la dimension de la Terre et non pas de manière symbolique ou abstraite. Le monde connu à cette époque se limite à la Méditerranée. La partie centrale de la carte est donc occupée par la mer, peinte en vert sombre, très développée vers l’Est, où l’on reconnaît de haut en bas les grandes îles de Crête, Chypre, Sicile, Sardaigne et Corse. Au Nord, soit sur la gauche, apparaît l’Europe, de la Gotia à la Britania ; les trois péninsules des Balkans, de l’Italie et de l’Espagne se détachent sur la mer. De l’autre côté, les terres africaines. Le tout est entouré d’un océan, tel qu’on l’imaginait alors.
Mémoire du monde
Considérant le caractère exceptionnel de cette carte, la ville d’Albi et la communauté d’agglomération ont proposé son inscription au registre « Mémoire du monde » de l’Unesco, reconnaissance équivalant pour le patrimoine écrit au classement en 2010 de la Cité épiscopale. Réponse de l’Unesco en 2015. Expositions, recherches, journées d’études, pour le grand public comme pour les étudiants et enseignants-chercheurs de l’université pourraient être organisées à partir de l’année prochaine. D’ici là, il sera possible de découvrir la Mappa Mundi le 18 avril à 13h, lors d’une séance spéciale de « Trésors publics » à la médiathèque (sur inscription).